Les conséquences du krach boursier de 2020 ?

La tragique coronavirus a affligé corollairement une déroute économique dont nous ne connaissons à cette heure encore pas la profondeur. Les conséquences du krach boursier ne seront réellement définies qu’après son dénouement…

A l’heure où j’écris, rien ne laisse d’ailleurs quantifier l’abyssale déconvenue des marchés financiers. Plus préoccupant, nul ne peut déterminer la période durant laquelle nous serons confrontés à ce fléau. Nous nous cantonnerons évidemment dans cet article aux critères économiques.

La durée de cette crise sanitaire étant sans précédent, nous pouvons même nous poser la question d’un coronavirus déclencheur d’une mise à plat de notre économie. Ce virus au-delà de son catastrophisme subreptice ne serait-il pas le miroir de la fragilité économique dans laquelle nous vivons ?

 

1. Le contexte économique

En période de krach ou post-krach, cela peut paraître antinomique mais des opportunités peuvent s’avérer être importantes. Cela peut paraître étrange voire impudique de le notifier. Il est clair qu’une situation comme nous la vivons aura des méfaits tragiques sur notre société et certaines entreprises. Nous mettons facilement en avant le secteur du tourisme mais d’autres domaines et entreprises seront évidemment touchés.

Une situation économique fragile et essoufflée

Il est étonnant de voir comment un sujet peut éclipser tous les autres… Avant le coronavirus, les marchés étaient déjà bien hauts et la situation géopolitique européenne, sous tension.  Des problématiques épineuses comme la crise des migrants et Erdogan, la mise en forme du Brexit trustaient nos journaux. En France, il est inutile de rappeler la réforme des retraites, de la crise de l’hôpital public… Un peu partout dans le monde, la politique de taux bas traduisait un système souffreteux dirigé vers des stratégies monétaires efficaces sur du court terme, déplaçant ainsi l’échéance de problèmes plus structurels. Les regards étaient comme habituellement tournés vers monsieur TRUMP s’ « écharnant » sur l’Iran ou avec monsieur XI JIPING sur le contexte sino américain…

Après la découverte du coronavirus et les dispositions nécessaires à sa lutte, les marchés ont, ce n’est pas un scoop, littéralement dévissé. L’effet papillon n’est pourtant qu’à son début…

2. Les problématiques futures liées au virus

Le réveil après le virus risque d’être difficile mais pas forcément pour les sociétés les plus solides. Les marchés devraient bénéficier d’une courbe en V. Quid tout de même de la durée pour arriver au niveau du début d’année ?

Un certain nombre de changements dans ce contexte inhabituel.

Pour les Etats :

Eux-mêmes devraient être percutés par un changement conséquent. Voici quelques années que la France et d’autres pays financent leur économie par des taux négatifs. La dette explose littéralement soutenue par une Banque Centrale Européenne (BCE) stimulant un système économique étrange où les préceptes les plus pragmatiques ont depuis longtemps été oubliés pour l’appât du gain.

La situation fragilisée des pays engendre une augmentation des taux d’emprunt. Cela a déjà commencé et concernant la France,  l’OAT(obligation assimilable au trésor) croit déjà. Cela va avoir beaucoup de conséquences pour tous les agents économiques et pour tous les secteurs d’activité. La gestion de l’après crise sera capitale.

Le financement de l’économie sera donc plus coûteux. La place de la dette dans le budget va certainement gonfler et le financement des retraites ou des pensions chômage va être plus difficilement effectué, lié à l’augmentation des taux directeurs.

Quid de la crise obligataire qui nous guette si les taux sont infligés trop brutalement ?

Pour les sociétés :

En ce qui concerne les entreprises, la problématique actuelle liée au virus est le financement des coûts fixes. Il est possible que, malgré les permissions fiscales et organisationnelles de l’Etat, certaines devront s’endetter pour mieux passer cette période exclusive. Cela influencera leur bilan et bien entendu leur résultat : dans une économie arrêtée ou au ralenti, les rentrées d’argent ne seront que plus limitées… Certaines sociétés n’auront même pas cette chance.

Nul ne peut véritablement prédire l’après krach. Sa raison permet de penser que l’économie devrait reprendre une trajectoire normale. Cependant, plus elle durera, plus celle-ci va mettre en difficulté les acteurs disposant de moins de trésorerie ou déjà dans le rouge, les entités sous-cotées également et celles endettées…

Depuis quelques années, la politique monétaire a créé un système qui incitait ses acteurs à investir. Par la politique de taux bas (Quantative easing), des sociétés ont pu s’endetter pour mieux se développer, et ainsi financer leur croissance… Malheureusement, en s’endettant, une société au ralenti augmente ses coûts de fonctionnement. Si son activité diminue, elle aura plus de difficultés pour pouvoir payer ses coûts fixes. Plus la crise sera longue, plus la difficulté sera palpable…

C’est à ce moment qu’il faut espérer des politiques et des banques des solutions flexibles et adaptées…

Certains (peu) de secteurs vont en revanche être boostés. C’est le cas notamment de la télévision, des jeux vidéos ou d’autres secteurs de loisirs que l’on pratique lors de confinement.

Le durcissement des crédits et la solvabilité moindre de certaines sociétés

Les crédits vont également être drastiquement encadrés. Les banques vont reconsidérer le risque et prêter à des taux bas aux agents économiques les plus solides. En revanche, il est à déplorer qu’elles seront regardantes, comme déjà évoqué pour les sociétés déjà en difficulté…

Au sujet des obligations :

Attention aux high yield ! Les obligations hauts rendements seront potentiellement en difficulté… Rappelons que le taux d’une obligation est défini par son risque. Quand vous faites le choix d’investir sur une obligation au taux important, vous savez qu’elle a été émise pour ce rendement selon son risque mesuré.

Comment va se traduire une répercussion d’une augmentation des obligations ?

Quand les taux montent, le prix de l’obligation détenue baisse. Pour avoir le même rendement que celui du marché, la valeur des obligations émises (et qui rémunéraient moins) voient leurs prix diminuer. A l’échéance, l’obligation recouvre sa valeur originelle. Le risque sera plus lié au risque de défaut, autrement dit, le risque que la société ne puisse vous rembourser au terme de l’obligation. 

La récession ?

Il est clair que plus la crise perdure, plus les économies s’enfoncent dans une torpeur inconnue. Evidemment, les agents économiques les plus exsangues auront des difficultés mais ce qui n’est pas rassurant est que quasiment tous les secteurs sont actuellement touchés. Dans une économie globalisée, il existe une interdépendance économique. Il est clair que les regards viseront la Chine et les Etats Unis.

Dernier point : la confiance des ménages…

Toute crise génère une crise de confiance. Il est convenu que sans la confiance, les entreprises sont plus frileuses, les ménages aussi… Cela peut avoir un effet lors de la reprise : les gens consomment moins, investissent moins…

Bilan

Nous risquons de vivre une période inédite dont les prévisions de durées ne sont que spéculatives. Je ne m’en fais pas pour les acteurs les plus gros. Ils arriveront à se relever. Le doute n’existe pas de ce côté. 

En revanche, les conséquences du krach boursier si la crise sanitaire dure longtemps peut avoir des répercutions catastrophiques sur les acteurs plus petits. Ces derniers, s’ils sont dans une phase de croissance ou en difficulté, devraient avoir du mal à financer leurs activités.

Personne ne peut nier que s’il est assez simple finalement d’imaginer les symptômes futurs de notre économie, il est tout de même impossible de prédire la durée de ce cataclysme ni même de sa « résilience ». Certains spécialistes y voient un épisode dont les méfaits les plus importants seront pansés quasi instantanément. D’autres personnes parlent de récession durant l’exercice 2020 !

La solution dans ces moments cataclysmiques est de diversifier ses entrées en bourse. Nous ne pouvons avoir de certitudes quant à la suite des événements.

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