Les produits structurés : définition et utilisation

Un produit structuré (ou fonds structuré) est un placement construit autour de deux, voire davantage d’actifs financiers et reposant sur une formule mathématique complexe. 

Généralement, ce type de placement va s’articuler autour d’une idée claire : générer une performance définie en fonction d’un risque plus ou moins important sur une durée maximum prévue…

Ainsi, les fonds structurés sont très modulables et peuvent prendre des formes multiples : un titre de créance comme on le trouve souvent mais également des contrats à terme, des instruments dérivés, des certificats, des swaps ou encore des options…

Il existe un nombre important de types de produits structurés. Ceux-ci sont vont qualifier le risque par rapport à une rentabilité visée. Plus le rendement est important, plus le risque est supposé l’être également. Evidemment, il faut que le produit soit adapté à la période et que les prévisions soient favorables pour qu’à la fin cela soit profitable à l’épargnant…

Comme les fonds structurés dépendent de formules mathématiques complexes régis par des associations ou combinaison de valeurs, Il est important de comprendre le vocabulaire pour mieux appréhender les schémas et la mécanique de ce type de placement…

Les associations ou combinaisons de valeurs :

Un produit structuré va dupliquer un sous-jacent. Cela peut être un panier de valeurs, une action, un indice, un taux d’intérêt ou une devise. C’est le niveau de ces derniers qui va servir pour débloquer le produit structuré à une ou des dates désignées.

Le plus souvent, ce coupon est distribué à condition que le sous-jacent soit supérieur à sa valeur initiale lors de dates de constatation. Cela n’est pas forcément le cas.  

Vous connaissez en amont les scénarios de votre investissement. Ce que vous pouvez espérer et dans le pire des cas, ce que vous aurez à l’échéance dans des conditions favorables, intéermédiaires et qui vous ait défavorables.  

Il y a l’idée de « maturité » ou de « durée ». Généralement il est d’usage de pouvoir liquider le fonds à ces fameuses dates (variables selon le produit structuré) dans un cadre fixé (et donc sous certaines conditions).Celles-ci peuvent être annuelles, semestrielles, trimestrielles voire journalières. Si à ces dates de constatation, le phénomène de déblocage n’est pas effectué, le produit structuré sera liquidé à l’échéance. En d’autres termes, à la dernière date de constatation, vous récupèrerez votre argent dans les conditions énnumérées.

Plus les dates de constatations sont nombreuses, plus le risque pris sera faible…

La souscription est quant à elle établie sur une période (fenêtre de souscription). Ces solutions d’investissement se succèdent au fil du temps.  Les produits sont donc ouverts à la souscription durant un temps défini puisque dépendant d’une valeur de sous-jacent (le stike) à une date donnée. Vous pouvez récupérer vos fonds normalement n’importe quand (à la valeur à laquelle ils sont cotés à ce moment).

Pour mieux comprendre les produits structurés, il faut appréhender son riche vocabulaire.

 

1. Le vocabulaire des fonds ou produits structurés

Le structureur est la société qui va créer le produit dérivé. Il conçoit et monte le fonds.

Le strike : c’est la valeur du produit considérée à la première date de constatation.
 
Une barrière de protection : c’est une limite quant à laquelle votre capital investi est protégé. Celle-ci varie d’un produit structuré à l’autre et est bien entendu déterminée en amont. Elle se calcule en pourcentage du strike. Celle-ci peut beaucoup varier. Plus elle est importante, plus celle-ci est censée mieux protéger votre capital.
 

Sous-jacent : il peut être un indice, un panier d’actions voire une valeur. C’est la valeur dont va dépendre la performance de votre produit structuré. 

L’échéance ou la maturité : c’est la durée maximale durant laquelle le contrat va être exercé.

Date de constatation : date à laquelle est constatée la valeur du sous-jacent. Si celle-ci est supérieure à la valeur initiale, cela « débloque » le produit. Dès lors, vous récupérez le capital et le rendement calculé. Si ce n’est pas le cas, vous repartez jusqu’à la prochaine date de constatation (ou jusqu’à l’échéance).

La barrière de rappel : aux dates de constatation, si le valeur constatée est supérieure à sa valeur de référence (valeur initiale), le produit est liquidé par anticipation . Vous récupérez le capital et les coupons selon ce qui est prévu contractuellement.

Date d’échéance ou maturité : c’est la date qui génère automatiquement la liquidation du fonds structuré (si celui-ci n’est pas déjà liquidé). Il y est constaté une dernière fois la valeur du sous-jacent. Suivant le fonds, la date varie. Cela peut être moins de cinq ans comme dix ans environ.

Le coupon : ce sont vos revenus générés par votre produit structuré. Ils peuvent être perçus in fine comme c’est le cas pour les produits dits « athena » ou périodique. On parle alors de produits « phoenix ».

L’effet mémoire : au cas où votre produit n’est pas débloqué à la date de constatation, le coupon non distribué est mémorisé et perçu au dénouement du produit (sauf si le produit structuré n’est pas débloqué par anticipation et si contractuellement, il est indiqué que si le cours est au dessous de la barrière de protection, vous ne pourrez bénéficier des coupons mémorisés.

2. Les catégories constatées de produits structurés

Comme évoqué, il existe une modulabilité des fonds structurés très large.  Plus le rendement potentiel est important, plus le risque pris par l’investisseur est est fort. 

Les objectifs des fonds structurés

On dénombre une palette d’objectifs pour ces solutions financières que l’on peut synthétiser ainsi :

Garantir un capital : l’objectif est de protéger le capital partiellement voire totalement. Un rendement supérieur au fonds euro est visé.

Optimiser le rendement : le risque est contrôlé et le rendement cappé (plafonné). Ce type de fonds dispose d’un risque modéré. Le rendement perçu est supérieur aux précédents mais il est plafonné dans le cas ou le sous-jacent démontre une revalorisation inhabituellement croissante sur la période.

Participer aux bénéfices : il n’y a dans ces solutions, pas de plafonnement. C’est la rentabilité qui est recherchée, sans effet de levier et disposant d’une barrière de protection souvent conditionnée et restrictive.

Bénéficier d’un effet de levier : le risque y est bien entendu plus important (perte totale en capital) mais c’est bien entendu le plus lucratif. C’est un produit structuré spéculatif. Il faut donc bien jauger le moment d’y investir. Cela ne convient qu’à des personnes ayant une tolérance au risque élevé.

Le fonctionnement des produits structurés

types de produits structurés

Il existe globalement 4 types de fonds : 

Les fonds garantis : à l’échéance (au terme), le capital investi est garanti (hors frais d’entrée du fonds) et hors défaut de l’émetteur.

Les fonds cappés ou à garantie protégée : c’est ce que l’on retrouve le plus dans ce type de solutions. A l’échéance, le capital et les coupons sont sécurisés selon les termes du produits.

Les produits à participation : ils offrent généralement une participation aux gains des actifs sous-jacents. Cela signifie que si les performances des actifs sont positives, l’investisseur peut bénéficier d’un rendement supérieur à celui des investissements traditionnels. Ils combinent des caractéristiques de plusieurs instruments financiers

les fonds à effet de levier : ce sont des fonds risqués où le potentiel de perte peut être supérieur au capital investi. Ces produits amplifient les mouvements des prix des actifs sous-jacents.

 3. Les types de fonds ou produits structurés

Comme évoqué, les possibilité sont larges. De ce fait, les structurateurs ont imaginé plusieurs familles de produits structurés ainsi que leurs « extensions » tout aussi nombreuses afin de répondre aux besoins cités ci-dessus.

Ces fonds sont contrôlés par l’AMF qui pointe la complexité des fonds.

3.1 Reverse convertible : le plus répandu

Le reverse convertible est tourné vers la garantie du ou des coupons déterminés. Concernant le capital, pour sécuriser celui-ci, Il est déterminé une barrière de protection. Tant que celle-ci n’est pas franchie, votre capital est garanti. Si celle-ci est franchie, dans ces cas-là vous subirez la baisse du sous-jacent.

Simulation d’un reverse convertible

Exemple d’un produit structuré disposant d’une maturité de quatre années et nominal de 100 USD, le coupon annuel de 5 USD est garanti, émis sur un sous-jacent qui cote à 100 USD (strike). La barrière est quant à elle déterminée à 80 USD. À maturité deux cas peuvent se présenter :

  1. Si Le sous-jacent clôture au-dessus de 80 USD, la totalité du nominal sera remboursée à l’investisseur en plus du coupon annuel. Si on constate un sous-jacent à 85 (donc au dessus de 80), l’investisseur recevra 100 + 5 = 105 USD c’est-à-dire un rendement de 5 % contre une perte de 15 % sur le sous-jacent.
  2. Dans un contexte baissier, si le sous-jacent clôture à 75 USD. L’investisseur recevra toujours le coupon garanti de 5 USD en plus de la sous-performance du sous-jacent imputée au nominal soit 80 USD(75 + 5 USD) au lieu de 75 USD ! 

3.2 Autocall

Un autocall (automatically callable) rémunère l’investisseur sous forme de coupons. Il peut être liquidé par anticipation. De ce fait, si un produit structuré dispose de beaucoup de paramètres modulables et contractualisés, lorsque vous investissez dans un autocall, vous ignorez la date à laquelle vous allez percevoir le fruit de votre investissement. Bien entendu, vous connaissez la durée maximale de votre placement (échéance). Un autocall reste assez proche du reverse convertible.

Simulation d’un autocall

Exemple d’un Phoenix autocall (mémorisation des coupons non distribués) disposant d’une maturité de sept années.  Le coupon annuel sera de 6 % émis sur un sous-jacent qui cote à 100 € (strike). La barrière de protection est quant à elle déterminée à 70 €.

  • Premier cas : à la date de constatation en N+4, le sous-jacent cote à 102 €. Vous récupérez le capital et les coupons mémorisé de 4*7 = 28, soit 100 + 28, soit 128 €.
  • Second cas : si il est atteint la maturité du produit (7 ans dans ce cas précis, sans que pour autant, le produit ait pu être débloqué par anticipation, dans ces cas-là, tout va dépendre de la barrière de protection. Si le sous-jacent est à 65, soit en dessous des 70, l’investisseur va récupérer 65. Il ne pourra récupérer que cette valeur et constater sa perte.
  • Troisième cas : il est  au dessus de 70 à la maturité du produit, l’investisseur va récupérer 100 ainsi que les coupons annuels.

3.3 Certificat bonus

Le bonus est une prime que touche l’investisseur à l’échéance tant que la barrière de protection n’a pas été franchie, le bonus peut être validé. Si la plus-value du produit est supérieure au bonus, dans ces cas-là, vous récupérez sa valeur.

Ce sont des produits spéculatifs qui peuvent être cappés, où l’on vise la progression du sous-jacent (indice, panier de valeurs) ou floorés. Dans ces cas-là, c’est une baisse des cours qui est « visée ».

Si en revanche, la barrière de protection a été franchie, le bonus n’est plus valide. Vous récupérerez à maturité la valeur de votre produit.

Simulation d’un certificat bonus

Par exemple, en considérant un certificat Bonus (cappé) acheté à 100 euros. Considérons sa barrière de protection à 85 et le bonus de 20 % sit 120 €.

Si, à l’échéance, le sous-jacent n’a pas franchi cette barrière et qu’il  vaut par exemple 92 euros, les détenteurs du certificat reçoivent le bonus.

En considérant une valeur supérieure à 120, soit par exemple 123 €,c’est bien cette somme que l’investisseur va percevoir.

Si le cours a été en dessous des 85 mais a remonté au dessus des 100 €, soit 103 € à l échéance : l’investisseur va récupérer 103 €.

Il y en a d’autres tel les shark notes mais les principaux sont cités ci-dessus.

4. Comment investir dans un produit structuré ?

4.1 Par l’assurance vie ( ou contrat de capitalisation) ou contrat Luxembourgeois

Pour en savoir plus sur l’assurance vie ⇒ tout savoir sur l’assurance vie.

C’est souvent le cadre d’investissement le plus adapté mais pas le seul. Il faut que le produit structuré soit éligible au contra d’assurance vie.

4.2 Le PER – Plan d’Epargne Retraite

Les produits structurés sont adaptés au PER car leur durée d’investissement et la liquidation qui correspond à la prise de gain effective n’est pas connue. Les fonds structurés sont par nature des solutions de long terme. 

4.2 Un compte titre ordinaire

Dans ce cadre précis, la fiscalité est celle du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique), soit 30 %, les prélèvements sociaux étant inclus dans cet impôt calculé sur la plus-value du produit et le rendement perçu. 

5. La fiscalité des produits structurés

C’est suivant le « receptacle » : soit celle de l’assurance vie soit celle relative au prélèvement forfaitaire Unique (PFU de 30 %, prélèvements sociaux inclus).

6. Quels sont les risques d’un produit structuré ?

Comme dans tout investissement, votre placement encourt un risque plus ou moins important. En voici la liste : 

  • Crédit : c’est l’insolvabilité de l’émetteur ou du garant. Il faut pour cela bien regarder quelles sont les parties prenantes. Normalement, ce sont des structures solides et fiables mais dans le cas contraire, le capital placé pourrait en être diminué.
  • Marché : nous l’avons vu. Il y a forcément un risque de marché qui existe. Ce risque varie en fonction de la structure de la solution financière.
  • Taux : il exsite un risque de moins-value en capital.
  • Liquidité : dans certains cas, il est possible de connaître des configurations de marché qui rendent le produit illiquide. Dans ces conditions, il n’y aurait pas d’acheteur.

7. Notre avis sur les produits stucturés

Il y a un aspect rassurant d’investir dans les produits structurés. Vous connaissez à la souscription l’objectif de rendement les conditions pour l’obtenir : durée maximum, nombre de date de constatation, barrière de protection…).

Le sous-jacent doit être cohérent avec la période et les projections tant sur la configuration de marché que sur les tendances. Il permet d’isoler la volatilité puisque que l’objectif de sortie n’est identifié qu’à des périodes définies (date de constatation).

Evidemment, il faut être en capacité de juger le niveau du sous-jacent et son potentiel de revalorisation. Le risque peut ainsi se résumer à ça. Quelle est la probabilité pour que le produit structuré soit liquidé avant son terme. Si l’indice est déjà haut, doit-on investir dans un produit structuré ? La question est légitime…

Il est aussi clair que dans leur complexité, les produits structurés permettent de rendre lisible un rendement, de fixer un horizon de placement et une  sécurisation admise. C’est dans cette complexité que certaines personnes sont rassurés et permettent de moins « contrôler » la volatilité. Elle existe puisque corrélé au stricke (indice ou action(s)) mais mieux acceptée car l’illiquidité du fonds et les durées potentielles de déblocages sont connues..

Cette « lisiblilité » peut correspondre à certains profils de clients.

Plus vous vous positionnez sur un fonds disposant d’un risque important, il est intéressant de viser des périodes longues d’investissement en partant bien sûr de périodes ou le sous-jacent est bas. Proportionnellement, il est logique également de proportionner votre investissement en fonction de votre capital. Certains produits sont risqués, il est donc plus logique de ne pas investir de manière disproportionnée et de bien diversifier votre investissement afin de mutualiser les risques.

Enfin, pour les personnes qui ne supportent pas le risque, il est souvent préférable de considérer un produit où les coupons sont garantis et où la barrière de protection est importante plutôt qu’un produit où le capital à l’échéance est simplement garantie sans pour autant donner des garanties fiables de rendement. 

Bilan sur le produit structuré

Les produits structurés peuvent être une solution de complément à condition de bien jauger la valeur dans laquelle vous investissez ainsi que le moment pour cela. Il faut considérer le cours par rapport à la projection (progression ou régression).  La volatilité a un rôle important dans le choix des paramètres. Plus le sous-jacent a une valeur qui fluctue, plus le coupon sera généralement élevé et la barrière sera éloignée de son cours (sous-jacent).

Bien évidemment, il en découle un nombre important de fonds structurés puisque modulables et personnalisables selon de vastes dispositions. Le risque encouru de perte en capital est tout aussi variables puisque leur utilité ou objectifs en sont tout aussi divers : sécurisation, capitalisation, spéculation…

Le mieux reste d’être bien accompagné par un professionnel de la gestion de patrimoine.

N’hésitez pas à nous poser vos questions où à demander un rendez-vous téléphonique gratuit avec un spécialiste de la gestion de patrimoine. Profitez de nos préconisations à moindre frais !

 

Pour souscrire dans un produit structuré,
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