Le crowdfunding ou le financement participatif a pour but de collecter des fonds auprès de personnes physiques ou morales afin de financer un projet mis en avant sur une plateforme internet. Il met en relation deux parties : un épargnant et le porteur du projet.
Le succès du modèle réside dans sa simplicité : il permet de faire rencontrer un nombre important d’investisseurs (crowd signifiant la foule en anglais) et une entreprise qui a un besoin d’argent rapidement pour développer son activité (funding pouvant être traduit par financement).
Cette « levée de fonds » est principalement matérialisée sous forme de dons, de prêts ou de capital à injecter dans une société ou un projet pour atteindre un objectif. L’une des clés dans le crowdfunding est de pouvoir communiquer et faire rencontrer des personnes qui exposent leurs intentions et d’autres qui y adhèrent pour une raison affective ou/et pécuniaire.
La majorité des financements est destiné à l’économie réelle, à l’immobilier et également à l’environnement.
Nous trouvons par ailleurs plusieurs motivations ou modalités (et pas seulement pécuniaires) :
- Le don (ou prévente) appelé également reward crowdfunding,
- Le prêt ou crowdlending,
- La levée pour une augmentation en capital ou equity crowdfunding ou encore crowdequity.
1. Quelle utilité a le crowdfunding ?
Il y a un vaste panel concernant les motivations du porteur du projet ou de l’épargnant. Internet a permis de créer un autre marché du financement et de surcroît une nouvelle forme de placement. Cela a généré un nouveau modèle pour lever des fonds en parallèle ou en complémentarité des instituts spécialisés dans le crédit.
C’est enfin une opportunité pour les épargnants de pouvoir investir dans des projets qui leur étaient auparavant difficile de pouvoir approcher, notamment pour les montants souvent trop élevés et une visibilité quasi-inexistante de ces sociétés ayant un besoin de financement.
Le crowdfunding permet également de lier dans certain cas, l’intérêt pécuniaire et affectif. Il peut générer parfois une attention pour une cause ou pour un secteur d’activité, ou encore susciter une sensibilité communautaire envers une l’entreprise. Le management d’une société ou sa prise de conscience du respect de l’environnement sont également des exemples de motivations autres que celui de l’argent.
L’intérêt économique a un tel potentiel que les acteurs habituels du financement, disposant évidemment de plus grosses capacités financières telles des banques, ont déjà racheté un certain nombre de plateformes de crowdfunding. C’est le cas notamment pour beaucoup de structures spécialisées dans le crowdfunding immobilier.
1.1. La nature du financement participatif (crowdfunding)
La typologie de l’actif ou l’objet de l’investissement reste un bon outil de diversification. Evidemment, nous ne parlons pas ici d’un investissement sans risque. Il faut dont investir mesurément. Il est par ailleurs compliqué de globaliser, puisqu’un don, un prêt ou encore une augmentation de capital d’une société ne supposent pas les mêmes répercutions, objectifs et risques…
1.2. Le montant modulable : possibilité de diversifier les opportunités
Le montant d’investissement peut être faible. Il y a la possibilité de diversifier les levées de fonds et les projets afin de mutualiser les risques. Ce dernier est conséquemment diminué lorsque l’on diversifie les investissements.
Investir la somme de 20 000 € dans une société ou diversifier ce même montant dans dix entreprises n’aura pas la même répercussion si une entreprise dans chacun des cas fait faillite… Il y a donc cette possibilité d’investir des petits montants dans plusieurs projets afin de se protéger d’une perte trop grande. Cela s’appelle la mutualisation du risque. C’est un principe simple mais de bon sens.
1.3. La durée du placement
Une demande de nos clients est de pouvoir sortir du schéma habituel de le gestion privée (OPCVM, produits structurés…) qui s’appuie sur une durée de placement longue. Avec le crowfunding et notamment en ce qui concerne l’immobilier, la durée d’investissement est parfois raccourcie, notamment pour la forme obligataire de ce placement (par exemple, dans le crowdfunding immobilier).
1.4. Le sens du crowdfunding
Nous l’avons évoqué en introduction, l’investissement permet une implication plus forte que dans un placement traditionnel.
Dans l’Equity crowdfunding
Le crowdfunding permet dans certains cas de l’affectif dans le choix des actifs investis. Cet argument est toutefois contestable. Coupler l’intérêt pécuniaire et sa « passion » n’est parfois pas gage de réussite… Mais il faut avouer que s’imaginer en Business Angels et investir sur une idée, une société ou des individus auxquels on croit est satisfaisant.
L’equity crowfunding est un investissement d’opportunité et d’intuition. D’où le risque existant mais également dispose de rendement potentiellement extrêmement prometteur.
Dans le crowdfunding immobilier
Le rendement par rapport au risque est intéressant. Attention, ce n’est pas parce l’on investit dans le crowdfunding immobilier que l’on investit dans un bien immobilier. Il s’agit bien le plus souvent de financer les fonds propres du promoteur et non les murs d’un édifice…
Si nous regardons le rendement compris généralement entre 5 à 12 % et la durée de 6 mois à 36 mois (souvent 12 voire 18 mois), et l’objectif d’augmenter les fonds propres d’un promoteur immobilier ayant une expérience notable, on peut quand même avoir des motivations pour investir. Le format obligataire à cet aspect contractuel : vous connaissez la durée, le montant, le rendement, la fiscalité.
Le risque est d’ailleurs lui-même mesuré selon une notation établie.
2. Historique du crowdfunding
Il est toujours intéressant de regarder les antécédents, l’objectif lors de la création d’une loi ou d’une forme d’investissement voire qui est à la base de cela pour comprendre et parfois s’étonner du chemin parcouru ou des déviances…
Le financement participatif existe depuis longtemps maintenant. Il existait déjà lors du financement de la statue de la liberté.
Avant le crowdfunding, le terme crowdsourcing apparait en 2006. Il désigne la créativité et le savoir-faire, mis en commun dans un but précis. Par la suite, il va être décliné dans le financement de projets.
Les premières fois où le financement participatif fut abordé à plus grande échelle étaient la construction de la Sagrada Familia ou encore plus récemment la campagne présidentielle de Barack OBAMA. Internet a « juste » développé ce marché.
En France, la première plateforme de crowdfunding sur internet fut MYMAJORCOMPANY en 2007. Elle est spécialisée dans le financement participatif pour aider les artistes musicaux. Le chanteur Grégoire fut l’un des premiers à bénéficier de ce modèle. En 2008, Babyloan, spécialiste des crédits solidaires destinés aux entrepreneurs des pays émergents fut créé. Kisskissbankbank (2009) et Ulule suivirent (2010) suivirent dans le financement généraliste de projets.
Peu à peu, différentes plateformes ont été créées et ont pu répondre à différents besoins.
3. Les formes du financement participatif (crowdfunding)
Comme évoqué, le terme crowdfunding est une notion générique : il existe en réalité 3 formes de financement participatif avec différentes déclinaisons :
3.1. Le don
Le don est bien évidemment une donation avec ou sans contrepartie. Cela peut aller du goodies au symbole.
3.2. Le crowdlending
Il s’agit d’un prêt avec ou sans intérêts. L’objectif du financement est souvent motivé en complément des banques qui ne vont pas vouloir le financer pour diverses raisons. Cela peut être un besoin de liquidité, par exemple.
Des plateformes comme October, lendopolis ou Les entrêpreteurs sont aujourd’hui les plus actives. Cela dit, même si en termes de chiffres le marché progresse, cela reste parfois balbutiant ou étriqué. Les plateformes les plus productives de crowdlending sont souvent dans l’obligation de s’ouvrir géographiquement à d’autres marchés ou de se spécialiser notamment dans l’énergie.
Si l’on montre les chiffres du site crowdlending.fr concernant la collecte de fonds à la fin de septembre 2019, celle-ci a atteint les 126,2 millions d’euro (pour un total de 513 entreprises). La hausse est tout de même de 18 % en montant (246 027 € levé par entreprise) par rapport au 3 ème trimestre 2018 mais le nombre de dossier a diminué de 8 % ! Cela reste extrêmement petit.
3.3. Le crowdequity
C’est le marché le plus porteur et développé. Il est surtout caractérisé par deux modèles : l’actionnariat et les titres de créances (obligations).
Cependant, une troisième et dernière déclinaison existe. Il s’agit d’une levée ou la contrepartie est versée sous forme de royalties .
Le principe est simple : l’enveloppe ouverte est rémunérée au pourcentage de l’augmentation du chiffre d’affaires. Cela fonctionne aux Etats Unis mais n’a pas encore trouvé son marché en France ou en Europe.
Au sens général, le crowdequity est utilisé afin de financer et développer les fonds propres d’une société qui ont un projet souvent à caractère innovant. Cela vient soit en complément des organismes de crédit soit en absence d’aide des banques et organismes affiliés.
Une augmentation des fonds propres va permettre de « rehausser » l’endettement de la société et d’avoir plus facilement accès au crédit bancaire. Même si Cette dernière considère que l’enveloppe de crowdfunding relève du cash et non d’un crédit… Par extension, l’enveloppe validée montre, de surcroît l’intérêt de personnes pour l’entreprise ou son but puisqu’ils ont investi leurs propres deniers : le marché a donc un potentiel existant. Les banques peuvent également prendre cela en considération.
4. L’actionnariat
4.1. Présentation
Une société porteuse va lever des fonds auprès d’une plateforme de financement participative. L’investisseur devient actionnaire de la société (il détient des titres en direct ou dans le holding). Cela va bien évidemment lui permettre de se développer. Comme ce type d’investissement est risqué (actifs non cotés), la loi permet de bénéficier sous conditions de plusieurs avantages fiscaux.
Il permet un complément aux acteurs habituels du capital investissement (private equity, capital risque ou business angels) mais c’est souvent un substitut aux acteurs majeurs.
Dans le crowdfunding equity, investir peut procurer le sentiment de devenir un business angel. Comme en bourse, vous devez identifier le caractère différenciant du projet et la profondeur d’un marché. Autrement dit, vous devez vérifier que la société a un potentiel qui mérite votre argent.
Il reste une part intuitive dans votre choix. Les entreprises dans lesquelles vous investissez disposent d’une taille généralement modeste. Ce sont, pour des startups, des sociétés en devenir. Le risque de ne pas pouvoir pérenniser leur business model est malheureusement existant et les éléments sur lesquels se baser évoluent.
Il faut donc avoir un minimum de connaissances du domaine pour avoir un minimum de visibilité. Certaines idées porteuses et nouvelles vont permettre de générer un enrichissement satisfaisant voire important. Mais parfois, l’idée mère dans un environnement trop concurrentiel ne va jamais trouver son marché.
Je le répète une nouvelle fois. Il est très encouragé de partir sur des montant modérés afin de diversifier vos investissements et atténuer en partie le risque.
4.2. Les formes d’investissement
Il y a la possibilité de placer vos titres dans un Plan d’Epargne Action (PEA) ou un PEA PME PMI. Le but est d’optimisation fiscalement la sortie. La condition est tout de même de garder ces derniers plus de cinq années (il faut tout de même une éligibilité des titres).
Vous pouvez également bénéficier d’une réduction fiscale de 18 % dans le cadre de l’investissement dans les PME. Il faut là encore garder les titres plus de cinq ans. Dans ce cadre, les revenus seront taxés au Prélèvement forfaitaire Unique (PFU). C’est un impôt forfaitaire de 30 % (prélèvement sociaux inclus) ou selon le barème de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP)
Il faut bien prendre conscience qu’investir dans une startup ou une PME comporte des risques de perte en capital pouvant aller jusqu’à la totalité de votre montant d’investissement. Il ne faut donc pas prendre à la légère votre choix…
C’est d’ailleurs pour ça que l’état vous propose en contrepartie des réductions fiscales.
Généralement, une holding représentant l’ensemble des investisseurs est créé. Cette holding rentre au capital de l’entreprise. Un ou des représentants vont participer au comité stratégique consultatif et accompagné la société qui a demandé la levée de fonds.
5. Titres de créances
Un titre de créance représente un droit de créance qu’a un détenteur (l’investisseur) sur un émetteur(le porteur du projet). Le détenteur prête de l’argent sur une durée convenue. En contrepartie, il aura à l’échéance (ou distribué régulièrement) une rémunération.
Le but est le même : financer sa croissance ou plus précisément un projet.
Les titres de créances semblent être un bon outil pour réussir une opération rapidement.
Une obligation est définie par sa duration (durée) et la date d’échéance, son taux d’intérêt (distribué sous forme de coupons ou capitalisé). Le risque est que le débiteur ne puisse vous payer à l’échéance. C’est ce que l’on appelle le risque de défaut.
La théorie est donc assez simple. En pratique, cela reste toujours plus compliqué et il est d’usage de bien analyser le sous-jacent éviter les surprises…
Comme en equity, diversifier ses placements est important. Il est intéressant de se projeter sur des investissements courts termes disposant d’un rendement cohérent par rapport au risque pris. Là encore, la possibilité d’acter sur des tickets d’entrée faibles est un atout majeur.
Il faut que le minimum de collecte soit atteint. Des reporting sont effectués notamment pour le suivi de trésorerie. Vous récupérez votre capital initial et les intérêts générés (in fine). Les intérêts peuvent être également distribués durant la vie de l’obligation.
Pour rechercher une sécurisation accrue, vous pouvez trouver des obligations convertibles (en actions) gagés (sécurisation par le nantissement d’un stock de produits gagés) en ou encore amortissables (perception d’une partie du capital)
6. Quelles sont les étapes du financement pour une plateforme de crowdfunding ?
Internet a créé un véritable canal d’investissements. La faculté de la toile à pouvoir interconnecter une entité « demandeuse » et une autre « offreuse » a généré un potentiel large de solutions financières.
Mais les largesses d’un domaine assez jeune peuvent apporter son lot de mésaventures. Sur une échelle de « temps internet », tout est plus rapide. Le net régule une partie de ce qu’elle a permis de créer. Les éléments les plus mauvais sont connus ou certaines sociétés ont déjà été stoppées.
La réglementation s’est adaptée rapidement en quelques années. Il faut toutefois être méthodique et raisonné. En effet, il ne faut pas être tenté par un rendement démesuré si par ailleurs les conditions réglementaires ne sont pas respectées. Les produits financiers exotiques sont souvent périlleux : sur internet, cela peut s’avérer être catastrophique.
Passé sept années d’existence pour le crowfunding immobilier et dix ans pour l’equity : même si la démocratisation de ce procédé par internet reste jeune, pouvons-nous réellement parler de nouveaux domaines ?
Certaines étapes doivent être respectées dans le crowdfunding :
Un travail d’analyse intervient normalement en amont. Les représentants de la plateforme rencontrent le porteur du projet. Il y a normalement un travail d’audit et une validation par un comité consultatif ou de sélection, composés généralement de personnes issues du secteur d’activité concerné et de la finance.
Nous sélectionnons de ce fait plus facilement ce type de sociétés. Le plus souvent, un comité consultatif ou de sélection valide un certain nombre de points.
Qu’en est-il du fonctionnement et de la contractualisation ?
Un contrat d’accompagnement est généralement signé entre les parties. Il énumère les conditions d’intervention et le montage juridique. De la documentation plus commerciale reprenant tout de même l’investissement et généralement les chiffres afférents est également fourni.
Lors du montage juridique, une structure telle une SAS est créé et émet des obligations ou une avance en compte courant.
7. La réglementation du crowdfunding
La première chose à vérifier est la plateforme et son sérieux. La réglementation est d’ailleurs très lourde concernant ce sujet.
Attention à bien choisir des plateformes françaises régulées par la législation française. Il peut évidemment y avoir des arnaques.
Les plateformes doivent être enregistrées auprès de l’ORIAS qui est le registre des intermédiaires en assurance, banque et finance. Le numéro d’une plateforme enregistré est constatable sur leur site.
Elles doivent avoir un des statuts suivants :
- Intermédiaire en Financement Participatif (IFP), contrôlé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR)
- Conseillé en Investissement Participatif (CIP) et disposer de l’agrément de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)
- Prestataire de Services d’Investissement (PSI) et avoir l’agrément de l’ACPR
Conclusion
C’est donc une forme d’investissement ayant des avantages intéressants. Il faut tout de même savoir diversifier et rester prudent quant au risque existant (d’autant plus en equity).
Concernant l’investisseur, c’est un bel outil de diversification : vaste quant à la typologie d’actifs, le risque, ou encore la durée… Il faudrait même parler des crowdfunding. C’est d’ailleurs pour cela que nous parlons de crowdlending, crowdfunding equity…
On y constate une certaine modularité de ce type d’investissement, typologiquement, sectoriellement également.
C’est pour cette raison que nous avons décidé de mettre en exergue le crowdfunding immobilier, par certains aspects liés à un actif tangible et un modèle plus facilement assimilable.
La possibilité transversale d’investir dans une forme proche du capital risque est assez plaisant. L’idée de cibler une société et de l’aider à s’accomplir peut être un attrait significatif. Il y a un engagement au-delà du facteur d’enrichissement. Et c’est peut être le facteur le plus différenciant. Il n’y a pas, par définition de confidentialité.
Il est clair que le crowdfunding permet dans beaucoup de formes d’obtenir de la visibilité, de communiquer pour la société demandeuse et d’obtenir de la publicité via les investisseurs qui deviennent un peu ambassadeurs de la marque.
Evidemment, pour mieux contrôler votre investissement, il est plus sécurisant de se faire accompagner par un professionnel du secteur. N’hésitez pas à nous solliciter afin d’échanger dans un premier temps au téléphone.
Pour avoir des informations sur le crowdfunding et être bien accompagné dans vos placements,
complétez le bordereau ci-après ou contactez-nous par téléphone au 01 87 42 16 27